Les vents « intérieurs » ont soufflé fort ces derniers temps, dans ce pays intime où les paysages sont faits de doutes, de ressentiments et d’intranquillité. Mais ce sont aussi de grands espaces. Ils ne peuvent être traversés qu’en solitaire avec cette fameuse angoisse, ce « vertige de la liberté » (Vladimir Jankélévitch). Je n’ai pas pu atteindre la destination souhaitée pour mon corps et mon esprit… la vacance. Je suis resté en mouvement, dispersé, en nomadisme immobile, comme une toupie en équilibre instable, animée par la main de l’impatience. Les vents ne sont tombés qu’il y a quelques jours. Cela m’a alors permis d’entendre un appel, le bruissement d’une forêt imaginaire : une sylve. Elle m’invite à entrer, pour me perdre et me retrouver, à marcher sur le chemin que seul le cœur peut percevoir : un sentier sauvage au parfum de jouvence et au silence grouillant de vie. Il mène à la Grande Université, au Grand Séminaire pour géomusiciens. POL