Tailler du silence dans le bruit, la cacophonie, le brouhaha, telle est la vocation de Bam alias Artimon Banofé. Pour le silence est d’abord un matériau sonore rare. Il faut le rechercher avec beaucoup d’attention et de patience, surtout de persévérance. Il faut guetter pendant de longs moments son surgissement, et parvenir à rassembler toute l’attention des personnes présentes pour admirer l’œuvre que l’artiste sculpteur offre à l’écoute et au regard. Car dans le silence, ce n’est pas le son qui s’efface, c’est l’apparition d’une vision subtile qui épaissit le temps et approfondit l’espace. Les mouvements deviennent plus amples et plus beaux. Du geste gracieux de cette branche lourde de feuilles qui est soulevée par une caresse du vent, se révèle la lumière argentée du revers des feuilles qui scintillent avec splendeur. C’est vieille dame dont le chapeau s’est légèrement déplacé et laisse passer la lumière du soleil pour révéler un visage ridé de rayons souriants, d’une douceur infinie. Même son chien lève le museau pour regarder sa maîtresse. Quand Bam est là, on sait que de telles œuvres apparaitront.